Le Phare à Phalènes et une installation visuelle de trois monotypes réalisés à l’encre sur papier de Chine. Leur rétroéclairage permet de travailler la translucidité du support pour y créer une accroche visuelle et lumineuse, et y découvrir des couleurs et textures qui élucident les formes abstraites entourant l’empreinte de la main. Ce triptyque est né de la volonté de traduire l’atmosphère si particulière d’un port lors d’une nuit de tempête, où la lumière est le seul guide dans l’immensité noire — une trace humaine qui lutte contre l’étouffement des ténèbres et, impassible, garde sa paume ouverte aux marins cherchant secours. Dans l’obscurité qui confond les multiples en un tout, qui dérobe les brisants au regard et efface les pâles lumières des habitations, le marin-phalène se fie au phare et se laisse attirer irrésistiblement par ses vifs rayons qui tranchent l’opacité nocturne. Il navigue, erratique, chutant puis s’élevant à nouveau sur les vagues, animé du désir ardent d’atteindre enfin le port. Il y a une certaine poésie dans cette lutte acharnée de l’humain pour sa survie, au cœur des éléments indifférents à sa présence. Leur abstraction concoure à leur insaisissabilité.
Monotypes rétroéclairés